mardi 2 décembre 2014

Le Jeûne -- "Le jeûne, une nouvelle thérapie ?" (livre) -- Les bienfaits du jeûne -- Expérience personnelle --

I - Le jeûne qu'est ce que c'est ? 
Définissons le terme avant d'aller plus loin ...
"Le jeûne est la privation de nourriture, accompagnée (le plus souvent et heureusement !) ou pas, d'une consommation d'eau..."  

Le site Larousse.fr, nous dit :

Le jeûne est : 
- "l'Arrêt total de l'alimentation, avec maintien ou non de la consommation d'eau."   
- "la Pratique religieuse consistant en une privation complète ou partielle de nourriture."


II - Pourquoi un billet sur le jeûne ? 
C'est simple, j'ai choisi d'éditer un article sur le jeûne parce que c'est un sujet qui m’intéresse depuis des années (et, qui intéresse et peut intéresser un certain nombre de personnes) et, j’avais une folle envie de vous en parler depuis, quelques mois déjà...
Depuis quelques années, (depuis que j'ai découvert l'existence de cette pratique) le jeûne est un sujet qui m’interpelle, m'intrigue, me fascine  ...  
En 2008, l'ouvrage ""L'anorexie sainte", jeûne et mysticisme du Moyen Age à nos jours"* de Rudolph Bell, publié en 1994 ("Holy Anorexia" publié en 1987), m’avait passionnée...  
*A l'époque, on pouvait se procurer ce livre a un "prix abordable" (30 € environ, neuf) ; ce n'est plus le cas : je viens de m'apercevoir que ce même livre était disponible, "d'occasion", sur différents sites de librairie, à un prix aux alentours de 79 €  ; le prix décolle si on veut acheter le livre neuf ... La version originale "Holy Anorexia" est quant à elle, à un prix moindre...

Le jeûne est un sujet qui fait polémique, souvent... La privation de nourriture fait peur ... Le "jeûneur" fascine et inquiète, et, est, souvent jugé de farfelu, "d'original",  et même de - presque -"fou" ...
Je tiens à préciser (et à vous rassurer peut-être) : "En écrivant ce billet, je ne cherche en aucune façon à vous convaincre "avec force" des bienfaits du jeûne et à vous "pousser" à jeûner :-)...  Surtout pas !!
Je vais vous parler d'une lecture que j'ai faite sur le sujet ; je dirai "3 mots" (un peu plus de 3 mots, tout de même ...) sur les bienfaits du jeûne et je vous parlerai de ma toute petite expérience de "jeûneuse" ... 
Rien de méchant, donc ; rassurez-vous !! 

En septembre 2013, le documentaire "Le jeûne, une nouvelle thérapie ?" était (re)diffusé sur Arte (chaîne de télévision franco-allemande) et ce film  m'avait beaucoup intéressée ; au même moment, j'avais acheté le livre "Le jeûne, une nouvelle thérapie ?" qui venait tout juste de sortir ... Je l'ai enfin lu ...

III - Ma lecture de "Le Jeûne, une nouvelle thérapie"de Thierry de Lestrade (Arte Éditions)

(Source : http://boutique.arte.tv/f9224-jeune_nouvelle_therapie_livre et image retravaillée par moi-même, APK)

Quatrième couverture 
Et si le jeûne était une méthode simple et efficace pour traiter de nombreuses maladies ? Question provocante, scandaleuse même, pour certains tenants du dogme médical. Pourtant, depuis le docteur Henry Tanner qui jeûna quarante jours en 1880 à New york sous la surveillance de ses confrères, jusqu'au biologiste  américain Valter Longo qui fait jeûner aujourd'hui des souris atteintes de cancer avec des résultats stupéfiants, les études scientifiques sur le jeûne ne manquent pas. Qui sait par exemple que chercheurs et médecins russes, depuis les années 1950, ont soigné par le jeûne des milliers de patients ?
C'est cette histoire que Thierry de Lestrade restitue dans ce livre remarquablement documenté, fruit d'une longue enquête. Jeûner est-il dangereux ? Quels sont les mécanismes du jeûne ? Peut-on en mesurer les effets ? Quelle est son action sur les cellules cancéreuses ? A toutes ces questions, et à bien d'autres, les chercheurs ont donné des réponses, souvent surprenantes. Se dessine alors une autre histoire de la médecine, où l'approche globale du soin a été écartée au profit d'une vision du corps comme simple assemblage de pièces interchangeables. Or, dans les pays occidentaux, cette médecine moderne ne parvient pas à enrayer la baisse de l'espérance de vie en bonne santé. Face à ce constat, la pratique du jeûne, si ancienne, apparait comme une thérapie nouvelle. Dans une société où la logique consumériste est poussée à l'absurde, le jeûne pose une question paradoxale: "Moins peut-il être plus?"
Thierry de Lestrade, réalisateur de documentaires, est l'auteur d'une vingtaine de films dont, avec Sylvie Gilman, Le Jeune, une nouvelle thérapie ? (Arte, 2012, 2013). Plusieurs fois primé, il a reçu le prix Albert Londres pour La Justice des hommes (2002) et le prix Europa pour Mâles en péril (2008). 

 Voici quelques extraits du livre
Il existe un documentaire intitulé "Le jeûne, une nouvelle thérapie ?", réalisé par Sylvie Gilman et Thierry de Lestrade et diffusé pour la première fois en 2012 sur Arte
"[...] ce livre est une prolongation (du documentaire : voir ci dessus ); nourrie d'investigations complémentaires. " (page 9)
 Ces 2 projets voulaient répondre à 2 questions :
"Est-il dangereux de jeûner ? Si on a pu observer dans le corps, de manière objective, scientifique, les effets du jeûne, sont-ils bénéfiques ?"
L'Introduction (pages 5 à 11) : "Moins peut-il être plus ?" :
"A notre grand étonnement, notre enquête à mis en évidence des résultats assez remarquables pour secouer les idées reçues, saper la bases des "vérités" érigées en dogmes. Le film a provoqué beaucoup de questions, des débats passionnés. Après sa diffusion sur Arte, des médecins sollicités par les journalistes n'ont fait qu’appeler à la extrême prudence : pour l'un, "le jeûne n'a aucune place  dans le champ des pathologies malignes" ; pour un autre, "jeuner est à proscrire  en cas de maladie". Fermez le ban ... Plus sérieusement, juste après avoir vu le film, un ingénieur diplômé de l’École centrale, me demanda : "Mais si c'était si bien que ça, pourquoi n'est-ce pas appliqué partout ? Pourquoi les médecins, qui ne sont pas idiots, ne le pratiquent pas ?" Eh oui, pourquoi ? C'est là que s'impose le point de vue historique." [...] (Extrait - page 9)
Chapitre 2 : "Comment l'American Medical Association a éradiqué la "médecine populaire".
"En 1908, le Conseil de la formation médicale de l'AMA demande donc un rapport indépendant sur l'état de la formation médicale dans le pays, qui proposera un classements des écoles. C'est la fondation Carnegie qui finance ce projet - la fondation Rockefeller, quant à elle, se tient prête à arroser de ses dollars les premiers de la liste. L'affaire s'organise dans le plus grand secret [...]. Qui est nommé pour rédiger cette étude ? Abraham Flexner (1866-1959), le propre frère de Simon Flexner, directeur de l'Institut Rockefeller pour la recherche médicale.[...]Abraham Flexner se lance dans une épuisante tournée où il visite les cinquante-cinq écoles de médecine du pays, des plus prestigieuses comme Harvard ou John Hopkins à la plus miteuse. Qui est Flexner? Un spécialiste de la formation, [...], ancien directeur d'école, mais pas médecin. Quels sont ses critères ? Pour lui, le modèle est la Johns Hopkins Medical School créée en 1893 à Baltimore, avec ses laboratoires, son cursus de quatre ans , ses exigences draconiennes à l'entrée,[...]. Flexner [...] produit en 1910 un rapport resté célèbre, La Formation médicale aux États-Unis et au Canada. Il l'écrit très clairement en préambule: "Le pays a besoin de médecins moins nombreux et meilleurs. Et le meilleur moyen d'en avoir moins et d'en produire moins" Comment éliminer les écoles en surnombre? Flexner les classe en trois catégories: [...]A signifie que le niveau d'enseignement est acceptable et B qu'il doit être amélioré (surtout sur les méthodes scientifiques, par la création de laboratoires par exemple) ; en C figurent enfin les écoles dont le niveau n'est pas jugé acceptable. [...] Ainsi trois écoles homéopathiques seulement sont classés en A. [...]. La vision du médecin de l'avenir, selon Flexner, exige également d'autres types d’exclusion. Des sept écoles pour étudiants noirs, il propose de n'en sauver que 2. "La pratique du médecin noir devrait, être limitée à sa race", écrit-il en introduction de son rapport. [...] il recommande également de fermer les trois écoles pour femmes, [...]. Ainsi se dessine le portrait du nouveau médecin : un homme blanc, des classes supérieures. Avant tout un bon technicien , qui aura intégré le nouvel Évangile de la médecine scientifique." (Extraits - pages 49 et 50).
Chapitre 3 : États-Unis, années 1910 : la mise au ban du jeûne thérapeutique par l'establishment médical
"La cure alternée jeûne/régime végétarien se révèle particulièrement utile dans le traitement de l'épilepsie. "Mon expérience me donne le droit de supposer que, si la cure de désintoxication et de régime végétarien restreint était appliquée sérieusement et pendant la durée nécessaire, on arriverait probablement à la guérison habituelle de cette maladie, jugée actuellement incurable." Les cas graves, particulièrement invalidants, laissent en effet les soignants démunis. le seul traitement à leur disposition est le bromure, employé comme sédatif à hautes doses, qui éteint le patient peu à peu. "Ce qu'il  y a  de particulièrement remarquable dans cette cure, c'est qu'au lieu de diminuer progressivement l'intelligence des malades, comme cela a lieu avec les traitements bromurés habituels, elle produit d'abord la réduction puis [...] l'éloignement et enfin la disparition des crises avec retour à la santé  intellectuelle normale." (Extrait - page 64)
Mon "avis général" 
1 introduction, 10 chapitres, 1 conclusion, 214 pages d'histoire de la pratique médicale du 19ème et 20ème siècles, d'anecdotes livrées, d'expériences racontées ... 
Je ne regrette pas une seconde, la lecture de ce bouquin ; malgré quelques longueurs (le chapitre 2, surtout), j'ai aimé ce livre...
Si vous ne vous intéressez pas à l'histoire médicale même décrite de façon relativement simple ; si la diététique et la nutrition ne sont pas des sujets qui vous préoccupent ; si le jeûne est un concept dont vous vous fichez "royalement" et si vous n’êtes pas curieux de nature ou, enclin "à la découverte", ce livre risque fort de vous ennuyer au bout de... la 4ème page ! Mais, si vous appréciez l'histoire et en l’occurrence, ici, "l’histoire de la pratique médicale" ; si la diététique et la nutrition vous intéressent ; si le jeûne est pour vous un concept très abstrait mais que ce sujet vous titille...la curiosité, ce livre risque de vous intéresser et pas qu'un peu !! Et, à ceux pour qui, le Jeûne est un sujet qui "leur parle", je leur dit "Foncez, lisez cet ouvrage, il est passionnant !!" 
Listons maintenant, quelque-uns des bienfaits (ou conséquences) observés au cours d'un jeûne ou après un jeûne...

IV- Les bienfaits du jeûne
Pour rédiger ce chapitre, je me suis aidée, du livre suivant : 

"Nous ne réalisons peut-être pas dans quelle mesure les processus du métabolisme consument de l'énergie. Il faut une immense quantité d'énergie pour digérer, convertir et pousser à travers 9 mètres de conduits plusieurs kilos de substances alimentaires, et pour transporter les éléments assimilés, en quantités normales et en excès, dans chaque vaisseau sanguin, et ce continuellement. Si cette énergie n'est pas utilisée dans ce but, elle est disponible pour l'être dans d'autres directions ; et dans tous les cas de maladie, elle est principalement employée en vue du rétablissement. Beaucoup de gens se fatiguent et s’épuisent en utilisant toutes leurs énergies dans de continuels processus digestifs. " Bernarr Macfadden (1868-1955)

Voici quelque-uns des bienfaits (ou conséquences) observés au cours d'un jeûne ou après un jeûne...  
- La perte de poids : lorsqu'on ne mange pas, on maigrit ... La perte de poids est sans doute la conséquence la plus visible du jeûne ou du moins, l'une des plus visibles...  Mais, vouloir faire un jeûne de 4 semaines pour maigrir de 12-14 kilos, "parce qu'on est en surpoids ou atteint d'obésité " , "ce n'est pas ma tasse de thé", je ne suis pas fan du tout ... On l'entend souvent : un organisme qui a été "grandement" privé de nourriture, "stockera" davantage, une fois "renourri"; au cas où, une privation de nourriture surgit à nouveau ; il fera de la "résistance", la perte de poids sera donc plus difficile, elle demandera plus "d'efforts"  ... le maintien du poids "post jeûne" sera également difficile...
- La peau "rajeunit" -->La peau bénéficie directement du rajeunissement cellulaire provoqué par le jeûne. Les taches et les défauts s'estompent, la couperose diminue, ainsi que les ridules, et la peau change à la fois de texture et de teinte : plus lisse et plus fine, elle semble à la fois plus nette et plus ferme, plus jeune tout simplement, à l'image des autres tissus du corps, régénérés par le jeûne. ... [...] (Source : "Les surprenantes vertus du jeûne" de Sophie Lacoste).
- C'est bon pour le cœur --> Avec le jeûne, le cœur, qui n'est plus constamment stimulé, peut se reposer un peu. La fréquence cardiaque diminue, faisant baisser le travail du cœur d'un quart environ... [...](Source : "Les surprenantes vertus du jeûne" de Sophie Lacoste).
- C'est bon pour les estomacs malades --> La pratique du jeûne, (l'absence de nourriture dans l'estomac limite la production de sucs gastriques), permet aux estomacs malades (gastrites et autres ulcères gastroduodénaux) de se régénérer. La muqueuse malade, irritée et douloureuse, profite de sa mise au repos pour se refaire une santé. [...] (Source : "Les surprenantes vertus du jeûne" de Sophie Lacoste).
- Des cheveux plus vigoureux, des poils plus doux... [...](Source : "Les surprenantes vertus du jeûne" de Sophie Lacoste).
- Un esprit plus clair, une meilleure forme intellectuelle, la sensation d'être "plein d'énergie" --> Si l'énergie destinée d'habitude à "traiter" les aliments et les nutriments (=la digestion) n'est pas utilisée à cet effet (comme c'est le cas dans le jeûne) ; elle peut être disponible à "d'autres choses" (par le cerveau, par exemple ...).
- Jeûne et cancer --> En 2012, une étude expérimentale a évalué chez la souris l’effet du jeûne sur des tumeurs cancéreuses (Lee, 2012. Fasting cycles retard growth of tumors and sensitize a range of cancer cell types to chemotherapy)
Les résultats de cette étude ont montré :

Concernant "le jeûne et le cancer" : voir aussi le livre de Thierry de Lestrade "Le Jeûne, une nouvelle thérapie ?" et le documentaire réalisé par Sylvie Gilman et Thierry de Lestrade "Le jeûne, une nouvelle thérapie ?"
- ETC

Avant de vous lancer dans cette "aventure", prenez conseil auprès de votre médecin référent ...
 
V - Mon expérience personnelle de "jeûneuse"
Pour finir, je vous parlerai succinctement de ma propre petite expérience de "jeûneuse" ... Ça faisait quelques années que je voulais tenter l’expérience du jeûne mais ce n'est pas si facile de franchir le pas et de se dire "C'est parti pour x jours sans manger  !" ... Cette année, j'ai "sauté le pas" ...
 
Pourquoi j'ai voulu jeûner 1 journée pour commencer ? // Pourquoi j'ai jeûné "plus d'une journée mais moins de 2 jours" ? // Pourquoi j'aimerais jeûner au moins 1 semaine ? 
- par défi, par curiosité, "mon capitaine !" Me lancer un défi ; "expérimenter la faim" : être attentive à mes sensations physiques lors de la période de jeûne ; noter ces sensations ...
- Et si un jour, je tente un jeûne plus long (1 semaine à 10 jours), ça sera surtout dans le but d'améliorer l'état de ma peau (j'ai régulièrement des petits boutons, j'ai quelques taches (mélasma) ) ; avoir une "belle" peau, une peau "de pêche", j'en rêve !! J'aimerais aussi, ressentir cette "grande énergie physique et mentale" dont parle la majorité des personnes qui ont déjà jeûné ...
Dans la passé, il m'est déjà arrivé de manger peu, voir très peu ; j'ai même dû me priver de nourriture au moins 24h et cela plus d'une fois ; mais cela fait longtemps, et, à l'époque, je ne m'étais pas penchée attentivement sur mes sensations physiques ressenties lors de ces restrictions ; je tentais de les oublier même...  

1 - Le 17 septembre dernier, j'ai "sauté le pas" : j'ai commencé à 21h, un jeûne qui a duré 36 h ...(Il est relativement facile de ne rien manger lorsqu'on est malade et lorsque l'appétit est en "berne" - gastro-entérite, grippe, ...-, mais, il n'est pas si facile de réussir à jeûner lorsqu'on est en bonne santé et lorsque notre organisme nous "réclame pitance" toutes les 4-5h ...)
2 - Lundi 29 septembre, à partir de 21h, j'ai retenté l'expérience... 44 h de jeûne ... Je me rappelle avoir été un peu déçue lorsque j'ai "rompu" mon jeûne, je m'étais mise au défi de tenir 48 h ... J'ai vite relativisé en me disant que 44h, "c'est quand même pas si mal" ... 
3 - Le dimanche 23 novembre à 21h, j'ai commencé un jeûne, j'ai "tenu" 40 heures...
4 - En prévision des fêtes de fin d'année, j'ai l'intention de jeûner 2 jours de suite (sans doute le 17 et 18 décembre prochain) afin de "décrasser", nettoyer l'organisme et octroyer une pause à mon système digestif avant cette période riche en "bonnes petites choses" ... Je vous propose de venir vous en parler sur le blog ; je vous propose de me suivre "pas à pas", "heure après heure" durant ces 2 jours ... 

Allez, c'est dit !!
(Source : Photo prise et retravaillée par moi-même, APK)


 
Article très légèrement modifié le 14/08/2017 

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